28.04.2020

L’absence de contact physique à l’épreuve de mon confinement

Ce texte m’a été inspiré par le podcast « Emotions » que je vous recommande fortement.

Depuis le début je le sais. C’est cette part sensorielle qui sera soumise le plus à rude épreuve dans cet isolement pour moi.

Et je vais vous raconter comment je surmonte du mieux que je peux cette épreuve.

Comme je vous l’avais dit - ou peut être pas j’avais déjà le sentiment avant que cela soit officiel, que le confinement nous était nécessaire. J’en avais accepté l’idée, mieux, je l’ai pris comme un véritable acte solidaire et citoyen. Mais bien sûr, nous allions tous être challengés quelque soit notre situation. Certains se reconnaîtront sans doute dans mon récit et sauront qu’ils ne sont pas seuls.

Dans mon premier texte, c’est ce que je vous ai exprimé. Certains ont pris cela comme un appel à l’aide qui ne l’était pas. Néanmoins je remercie cependant tout ceux qui m’ont adressé des messages chaleureux. Ce dont je parlais dans ce texte, c’est justement de cette absence de contact physique à laquelle je devais m’adapter. Aucun appel whastapp ne peut malheureusement le remplacer. Bien entendu ma première volonté est d’exprimer résolument mon soutien aux personnels soignants et non confinés, mais c’est aussi un besoin social que de voir et de saluer chaque jour des personnes à ma fenêtre, qui sont aujourd’hui un peu moins des inconnus.

Le toucher est un sens extrêmement important pour assurer notre bien-être. Le confinement des personnes seules va donc à l’encontre de nos besoins sensoriels nécessaires à notre existence.

Je vous le disais également dans mon premier texte, je vis avec un trouble anxieux depuis un moment maintenant. Aujourd’hui je vis bien avec et le confinement me montre jour après jour ma capacité de résilience. Mais je voudrais rappeler qu’un des moyens les plus efficaces pour contre carrer une crise d’angoisse est le contact visuel et le toucher d’une autre personne. Cela n’est pas possible en confinement. Et peut être certains en font malheureusement l’expérience ou votre niveau de stress est plus intense qu’à l’accoutumée.

Comme vous le savez, je suis un personne sensible, tactile avec mon entourage. J’exerce un métier de contact et avant le confinement, je rencontrais des dizaines de nouveaux clients par jour, je touchais leur visage, je prenais soin d’eux. Par ailleurs, nous sommes une équipe soudée au travail et plutôt généreuse en câlins journaliers.

Tout cela s’est arrêté NET.

Ce sens manquant m’impacte particulièrement. Aussi bien de le recevoir que de le donner.

Ces derniers jours certaines de mes amies reçoivent des messages types « je veux un câlin », une embrassade bienveillante, de la chaleur humaine au contact de ma peau, c’est tout. C’est tout mais c’est énorme ! Chaque jour je me rends compte combien cet acte anodin est essentiel.

Alors, puisqu’il est devenu si rare, voilà comment j’ai trouvé des parades.

En terme de contact visuel, j’applaudis donc avec mes voisins chaque soir. J’ai aussi entrepris de rencontrer mes voisins de palier, l’appartement d'en face. Depuis nous faisons des « apéros d’entre portes » régulièrement. Cela me fait tant de bien de voir des visages sans intermédiaires.

Pour combler l’absence de contact physique, j’ai continué ma démarche enclenchée depuis un moment et je l’ai même renforcée.

La première étape est d’abord d’accepter cet inconfort. Il est là et il va falloir vivre avec.

La deuxième c’est de prendre soin de moi en toute circonstance.

Prendre soin de mon corps, pas forcément en faisant du sport, mais en faisant des étirements, en me massant, en dansant parfois même.

Adepte du pilates j’ai découvert les bienfaits du Yin Yoga et du Yoga du visage, qui m’ont apportés beaucoup de sérénité

En méditant en pleine conscience régulièrement et retrouver la sensation de mon corps tout entier. l’observer, constater qu’il est toujours là.

En m’enlaçant moi-même avec force,

En portant des vêtements doux qui me plaisent

En aimant de plus en plus mon corps,

En chérissant mon foyer comme un cocon,

En éprouvant de la gratitude pour chaque chose.

Sachez que lorsque nous nous retrouverons, et quand cela nous sera permis, je ne rêve bien que d’une seule chose, c’est de vous enlacer chacun, avec beaucoup de tendresse.

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